Affaire Benalla : le Sénat confirme que l’Élysée baignait dans un système mafieux…

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Alors que le Sénat a rendu son rapport sur la commission d’enquête concernant Alexandre Benalla, un rapport qui démontre les défaillances multiples de la présidence, l’Élysée s’empresse de dénoncer des contre-vérités.

Un minimum de décence de la part de l’exécutif serait le bienvenu.

Comme le dit Yves Thréard, « les abus de pouvoir, les manipulations et mensonges multiples ne sont pas du côté du Sénat »,  mais  bien  du côté de Benalla, qui s’est cru tout permis, assuré de l’impunité et de la protection de son bienfaiteur, Emmanuel Macron, qui l’a couvert de privilèges en tentant jusqu’au bout de masquer la vérité au peuple français.

La vérité est que l’Élysée semble baigner  dans un système mafieux, où les lois de la République sont transgressées au bon vouloir du prince et où l’opacité est devenue la règle.

Au point qu’on se demande combien d’autres Benalla sévissent dans l’entourage présidentiel !!

Saluons le travail remarquable de la Haute Assemblée et du président de la commission sénatoriale, Philippe Bas, vieux renard qui connaît parfaitement les rouages du Palais.

Il n’y a aucune instrumentalisation politique de la part du Sénat, qui a fait son travail de contrôle du fonctionnement des institutions, alors que la commission d’enquête de l’Assemblée nationale fut une mascarade, qui déshonore cette chambre, totalement aux ordres de l’Élysée.

Cette commission bâclée fut un contre-modèle de démocratie, un véritable abus de pouvoir de l’Élysée qui a fait capoter l’enquête des députés.

On ne sait toujours pas pourquoi un simple chargé de mission, soi-disant responsable  de la logistique des déplacements présidentiels, a pu cumuler des passe-droits qu’aucun ministre n’a jamais eus.

Appartement de fonction, voiture de fonction, permis de port d’arme, badge d’accès à l’Assemblée, grade de lieutenant-colonel de  réserve dans la gendarmerie à 27 ans, téléphone crypté et passeports diplomatiques !

Benalla est loin d’être le simple « porteur de valises » que l’entourage présidentiel nous a vendu.

Auréolé de sa haute protection présidentielle, il s’est fait un nom à l’international, ayant des contacts avec des interlocuteurs africains, russes ou chinois, avec lesquels il était en affaires, alors qu’il était encore en fonctions à l’Élysée.

Qu’en pense Macron, au lieu d’invoquer une « instrumentalisation politique » de la part du Sénat ?

Après les soupçons d’une police parallèle, y aurait-il eu une « diplomatie parallèle » ?

L’exécutif a beau invoquer le respect de la séparation des pouvoirs, le Sénat est dans son rôle pour dénoncer les dérives multiples dans le fonctionnement du Château.

Macron s’est comporté comme un roi nègre, faisant davantage penser à une république bananière qu’à une démocratie européenne.  Sa victoire électorale à 39 ans lui est montée à la tête, preuve d’un manque de maturité inquiétant.

Après 7 mois de travail, la commission sénatoriale fait 13 propositions pour mettre un terme aux dérives et aux disfonctionnements du Palais.

Selon ses conclusions, la sécurité du président a été affectée et doit être améliorée, mais il convient aussi  de renforcer la transparence dans le fonctionnement de l’exécutif  ainsi que de conforter  les  pouvoirs de contrôle du Parlement.

Omissions, incohérences et contradictions concernent aussi l’entourage élyséen interrogé par la commission sénatoriale.

Le mensonge sous serment est passible de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende, rappelle la commission.

Mis en examen par trois fois, Benalla est menacé par de nombreuses enquêtes préliminaires. Dissimulation de preuve avec la mystérieuse disparition d’un coffre-fort, usage illicite de passeports diplomatiques, contrat de sécurité privé passé avec un milliardaire russe, les casseroles judiciaires s’accumulent.

Le Sénat envisage d’ailleurs de saisir la justice à son tour.

En attendant la suite de ce feuilleton interminable, qui révèle la véritable mentalité de Macron, qui gouverne au-dessus des lois, l’exécutif s’enfonce dans le bourbier comme jamais.

Selon le Sénat, Benalla a menti, mais selon Griveaux, c’est le Sénat qui ment !

Curieuse défense de la part d’un pouvoir qui prétend jouer la transparence avec son grand débat national.

Accuser la Haute Assemblée de mensonge, car une contrevérité c’est un mensonge, c’est une preuve de plus du désarroi d’un pouvoir en perdition, qui use des mêmes armes qu’un Benalla : à savoir noyer le poisson en niant tout ce qui est compromettant.

Pas très glorieux.

Jacques Guillemain

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