L’exécutif propose une séparation de 5 à 10 mètres entre les cultures et les zones habitables, mais lance une consultation pour s’y mettre d’accord. Les écologistes pensent que c’est insuffisant.
Quelle est la distance minimum entre les centres de population et les cultures qui utilisent des pesticides pour les empêcher de nuire à la santé? Le gouvernement français a lancé lundi une consultation visant à déterminer le périmètre de sécurité le plus approprié. Un problème qui a longtemps été revendiqué par les organisations environnementales – et de nombreux hommes politiques locaux. Mais l’initiative de Paris n’a pas dissipé les critiques sur l’inaction officielle des pesticides, bien au contraire. De nombreux écologistes prétendent que la distance proposée par les autorités – entre cinq et dix mètres – est ridicule. Les syndicats agricoles, au contraire, mettent en garde contre l’établissement d’une zone trop vaste pour affecter les cultures. Après un été au cours duquel plusieurs maires ruraux ont défié le gouvernement en implantant des zones tampons, en particulier contre l’utilisation de glyphosate, tout indique trois semaines, ce qui prolongera la consultation en ligne, bien agitée.
L’initiative a été présentée comme un nouveau geste écologique du gouvernement d’Emmanuel Macron. Après tout, souligne la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, c’est la première fois qu’une séparation entre les zones habitées et les terres agricoles où des pesticides sont utilisés sera implantée en France. Jusqu’à présent, comme dans la plupart des pays de l’UE, seule la directive européenne de 2009 était en vigueur en France, qui préconisait que « l’utilisation de pesticides dans certaines zones spécifiques soit minimisée ou interdite », considérée comme particulièrement vulnérable, c’est-à-dire ainsi que des jardins publics, des terrains de sport et de loisirs, des zones de jeu pour les enfants et les écoles, ainsi qu’à proximité des centres de santé ». Mais ce que l’exécutif veut, c’est généraliser un espace d’exclusion dans toute zone résidentielle, ce qui, a priori, se propose d’être à au moins dix mètres des zones où sont utilisées «les substances les plus dangereuses», ce qu’il ne définit pas. En ce qui concerne les « autres produits phytosanitaires », l’idée est d’établir une distance de 10 mètres également pour les cultures hautes (viticulture et arboriculture) et de cinq mètres pour les cultures basses comme les céréales. Toutefois, les autorités indiquent – et c’est ce qui devrait être décidé lors de la consultation – qu’elles pourraient « s’adapter » et réduire ces distances minimales à trois mètres au maximum pour les cultures basses et à cinq pour les autres dans les départements qui en décident ainsi après. en discuter entre agriculteurs, autorités et citoyens. L’idée est de préparer un décret afin que la mesure puisse commencer à être mise en œuvre en janvier 2020.
Les distances proposées, insiste le gouvernement depuis que l’avancée de l’idée, ce week-end, sont basées sur un rapport de l’Agence nationale pour la santé, l’alimentation, l’environnement et la sécurité du travail, les Anses. Le problème, reprennent les organisations environnementales qui considèrent les distances proposées un peu moins qu’inutile, est qu’Anses reconnaît elle-même qu’elle fonde ses estimations sur des études menées dans les années 1980, en l’absence de nouvelles données.
« La grande faiblesse de cette méthodologie d’évaluation remet clairement en question l’efficacité des distances proposées par le gouvernement », a déclaré François Veillerette, directeur de Générations Futures. Selon cette ONG qui lutte depuis des années pour contrôler les pesticides, le gouvernement devrait tenir compte de ces «faiblesses importantes» et être guéri en matière de santé «en augmentant considérablement les distances de sécurité entre les zones de pulvérisation (pesticides) et zones habitées « .