La présidente du Rassemblement national s’est exprimée sur le prochain mouvement de contestation sociale le 5 décembre, dans un entretien à 20 Minutes. Elle a également évoqué la réforme des retraites et sa candidature en 2022.
Dans une interview à 20 Minutes, publiée mercredi 20 novembre, Marine Le Pen a donné son opinion sur le mouvement des Gilets jaunes, et notamment sur la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites, ainsi que sa candidature à l’élection présidentielle.
Le mouvement des Gilets jaunes
Tout d’abord, elle estime que le mouvement des Gilets jaunes a été un succès, car il a démontré la volonté de changement du peuple. L’échec vient des élites «qui n’ont pas accédé à leurs revendications». Selon elle, le gouvernement laisse agir les casseurs pour décrédibiliser le mouvement.
«Il existe dans notre pays une impunité totale pour les casseurs d’extrême gauche dont nos services de renseignement savent pertinemment qui ils sont, mais le gouvernement refuse d’agir, car il a un intérêt à salir les revendications des Gilets jaunes. Ce qui s’est passé samedi dernier en a encore été la démonstration.»
Marine Le Pen considère que la crise des Gilets jaunes n’a pas changé la politique du gouvernement, mettant en cause la capacité de Macron à se remettre en question. «Est-ce qu’Emmanuel Macron a pris conscience du niveau de souffrance des Français ? Non», a-t-elle souligné.
La journée de mobilisation du 5 décembre
Bien qu’elle ne se rendra pas elle-même à la manifestation du 5 décembre, elle affirme soutenir ceux qui s’y rendront, et n’exclut pas que certains responsables RN y soient présents. La femme politique soutient qu’il n’y a pas d’autre moyen que la rue pour que le peuple exprime son désaccord. «Si la France est bloquée du fait de la mobilisation, c’est de la faute exclusive du gouvernement», a-t-elle déclaré au quotidien d’information.
La réforme des retraites
La présidente du RN affirme qu’une réforme du système des retraites n’est pas nécessaire, qu’il faut au contraire «le sauver». «La réforme du gouvernement va être le hold-up du siècle», a-t-elle ajouté, précisant que les réserves, dont notamment les régimes autonomes, seront «ponctionnées à hauteur de plus de 160 milliards d’euros».
La retraite par points ajoutera de l’incertitude, puisque le gouvernement déterminera chaque année la valeur du point en fonction de son budget, explique-t-elle. «Au moment du départ en retraite, on ne saura pas combien on touchera dans un an, dans cinq ans, dans 10 ans», prévient-elle.
Sa candidature à l’élection présidentielle
«Au prochain congrès, nos adhérents éliront le président du mouvement, qui sera notre candidat à la présidentielle», indique Marine Le Pen, soulignant que si quelqu’un d’autre est désigné, elle fera campagne pour celui-ci. Sur la possibilité d’un nouveau second tour contre Macron en 2022, elle estime que le contexte ne sera pas le même, car Macron ne pourra plus défendre son côté «moi ou le chaos». «Pour l’instant, c’est lui le chaos, tout le temps, toutes les semaines», affirme la dirigeante du RN.
Pour les municipales, Marine Le Pen assure que le RN essaiera d’avoir des candidats là où il est possible de gagner, même à Paris. «Mais dans certains endroits, c’est plus compliqué, en Outre-mer par exemple, comme en Martinique malgré nos bons résultats», concède à 20 Minutes la députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais.